Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

traite avec beaucoup de peine en 1810. Il s'était livré tout entier aux travaux de l'agriculture, qu'il abandonna quelques instans pendant les cent jours, pour se mettre à la tête de la garde nationale de Poitiers. Nommé, en 1819, député de la Vienne, il a voté avec l'extrême gauche, contre les deux lois d'exception, et contre le nouveau système électoral. En janvier, il exposa à la chambre les menées et les intrigues dont s'était servi le ministère pour se rendre maître des élections, et de manda que le ministre Pasquier fat tenu de fournir les pièces d'après lesquelles il s'était permis des imputations graves et calomnieuses contre les candidats de la 3 série. En février, il demanda que deux secrétaires fussent chargés d'inscrire les noms des députés qui votaient, afin qu'on pût vérifier s'il y avait autant de votans que de boules dans l'urne; et à propos de la discussion qui s'éleva sur cette proposition, il reprocha au président de décider souvent, dans les cas douteux, sans consulter la chambre. La proposition du général Demarçai, dans cette circonstance, fut rejetée comme toutes celles du côté gauche. Le 10 mars, il prononça un excellent discours sur la loi suspensive de la liberté individuelle, et l'on y remarqua cette réflexion, «que les Français rentraient dans »l'esclavage, tandis que les Espa»gnols en sortaient. » Le 15 du même mois, il fit observer que les ministres s'arrogeaient le droit de violer les règlemens de la chambre, comme ils violaient ceux de la Charte; et le 3 avril, il fit re

T. V.

marquer que ces mêmes ministres se retranchaient continuellement derrière le nom du roi, pour commettre toute espèce d'excès dans leur pouvoir et dans leur administration; et d'après ce motif, il appuya la demande de BenjaminConstant, qui provoquait des éclaircissemens sur plusieurs dépenses énormes. Personne n'a sans doute oublié la proposition faite le 22 avril, à la chambre des pairs, par le duc de Levis, dans laquelle on demandait le rétablissement du droit d'aînesse et des majorats..... On voulait diminuer le nombre des propriétaires, pour arrêter l'accroissement intempestif de la population..... On prétendait que le nombre des mariages empêchait l'amélioration des mœurs; qu'il fallait de grands propriétaires pour donner du pain aux pauvres qu'on se proposait de faire. M. Demarçai couvrit dé tout son dédain des propositions si ridicules, et s'attacha à démontrer l'alliance des ministres avec un parti, ennemi irréconciliable des intérêts nouveaux de la nation, M. Demarçai s'est montré, dans toutes les occasions, l'appui inėbranlable du bon droit, de la raison et de la liberté; et il sert courageusement à la tribune, cette France qu'il a noblement défendue sous les drapeaux.

DEMAUGRE (JEAN), né à Sedan le 28 février 1714, étudia sous les jésuites, qui, charmés de ses heureuses dispositions, le firent entrer dans leur société. Il y passa cinq ans, et lut ensuite nommé vicaire à Bolaut, près de Sedan; puis curé à Chauvency, dans le duché de Luxembourg.

22

ses

Son esprit était vif et plein d'originalité. L'impératrice MarieThérèse lui fit donner une somme de cent ducats, en réponse à une requête qu'il lui avait adressée, et dont la tournure avait plu beaucoup à cette princesse. Peu après il passa à la cure de Givet, petite ville de garnison, où il obtint un grand succès, en mettant sermons à la portée des soldats. C'était dans l'art de la guerre qu'il puisait les raisonnemens dont il appuyait les vérités chrétiennes. Ce nouveau genre d'éloquence théologique réussit à merveille. L'abbé Demaugré quitta néanmoins la chaire de Givet pour celle de Gentilly, près Paris, afin de se rapprocher d'un frère qu'il aimait tendrement. Pourvu ensuite du prieuré de Chablis, il se retira fort âgé à Yvoy-Carignan, pour y finir sa vie. Quand la révolution éclata, il se réfugia d'abord dans le pays de Luxembourg; mais il revint quelque temps après à Yvoy-Carignan, où il fut arrêté, et où il mourut en 1801. Outre un grand nombre de pièces de vers latins et français qui portent l'empreinte de son esprit original, on a encore de lui Oraison funèbre de M. le maréchal de Belle-Isle, Paris, 1741, in-4°; 2o Oraison funèbre de dom Maur-Erfleur, abbé Dorval, 1765, in-4°; 3° Discours sur le rétablissement du culte catholique dans la ville de Sedan, Bouillon, 1785, in-4°; 4° le Militaire chrétien, petit in-12; 5o une Épitre en vers latins, à M. Séguin, abbé de Quincy.

DEMBARRERE (LE COMTE JEAN), lieutenant-général, pair

de France, chevalier de SaintLouis, etc., naquit en 1753, d'une famille noble, et entra, en 1768, dans le corps royal du génie, dont il était un des officiers supérieurs qnand la révolution éclata. En 1784, il avait fait paraître un écrit intitulé: Éloge historique du maréchal de Vauban, et il fut chargé, en 1793, de la défense de Valenciennes, ce qui lui valut le grade de général de brigade. Il fit ensuite la guerre avec quelque succès contre les rassemblemens de l'Ouest, et fut nommé inspecteur-général du génie. Envoyé successivement à Metz, sur les côtes de l'Océan et en Italie, il se trouvait, avec les débris de l'armée française, sur la rive droite du Var, à l'époque où les Autrichiens, très-supérieurs en nombre, menaçaient de passer cette rivière pour envahir les départemens méridionaux de la France. Dembarrère fortifia à la hâte la tête du pont du Var, et défendit lui-même ce poste important, devant lequel les ennemis furent repoussés deux fois. Il fut, en 1805, nommé sénateur, et chargé, en 1811, de présider le collége électoral de son département. Nommé pair par le roi, le 14 juin 1814, et n'ayant pas été confirmé dans cette dignité par Napoléon, lors de son retour, M. Dembarrère, après la seconde restauration, n'a pas cessé de faire partie de la chambre des pairs. Outre l'Éloge de Vauban, il a publié un ouvrage ayant pour titre : Coupd'œil sur les diverses parties de la science militaire, principalement sur l'influence de celles qui appartiennent à l'arme du génie.

DEMERVILLE (J. L.) fut condamné à mort, le 50 janvier 1801, comme un des principaux agens de la conspiration d'Arena, Ceracchi,etc., laquelle devait éclater à l'Opéra, le 9 novembre 1800, contre le premier consul. Il était d'abord parvenu à se soustraire à toutes les recherches; mais il vint se remettre lui-même à la disposition du ministre de la police, sur l'invitation d'un ami, en qui il avait la plus grande confiance. Demerville avait précédemment un emploi dans les buraux de la convention, et dans les administrations militaires.

DEMEUNIER (J. N.), né à Hoseroy, le 15 mars 1751, dans le département du Jura; se fit d'abord connaître par quelques productions littéraires, qui lui valurent la place de censeur royal. Élu ensuite député du tiers-état de Paris aux états-généraux, il y proposa une déclaration des droits de l'homme, rédigée dans un sens très-modéré, et fit au milieu de l'assemblée cette réflexion, qui pouvait être vraie à certains égards: «Que l'incendie des châ»>teaux était ou controuvé, ou »provoqué par les seigneurs eux» mêmes. » Il sollicita, le 29 septembre, un décret sur la responsabilité des ministres ; et le 9. tobre, il excusa les journées des 5 et 6 de ce mois, en prouvant que la cour avait eu l'intention de s'enfuir. En novembre, il provoqua la poursuite en forfaiture contre la chambre des vacations du parlement de Rouen, et fut nommé, le mois suivant, président de l'assemblée. En février 1790, il réclama inutilement la

OC

conservation de quelques maisons religieuses, pour les personnes qui voudraient y rester, et appuya le projet d'une contribution patriotique. Il fit aussi décréter, qu'aucun membre de l'assemblée ne serait poursuivi avant qu'elle eût autorisé sa mise en accusation. Le 4 août, il défendit avec chaleur le ministre SaintPriest, accusé de trahison, et dé. voila les manœuvres d'une troupe de factieux qui voulaient la dissolution de l'assemblée. Il attaqua ensuite le système des assignats avec cours forcé; se prononça contre la liberté indéfinie du commerce, et fit établir des droits d'entrée. Le 3 janvier 1791, il s'éleva contre la proposition de Charles Lameth, qui avait pour but de faire déclarer vacantes toutes les places dont les titulaires n'auraient pas prêté sur-le-champ le serment exigé d'eux. Il réclama contre l'insertion de son nom sur la liste des membres du club monarchique; et lors de la fuite du roi, il contribua beaucoup à faire adopter les mesures qui furent prises dans cette circonstance. Il fut, en juillet, nommé membre de la commission qui devait apaiser les troubles d'Avignon, et réunir ce pays à la France. Il avait déjà voté pour qu'il y fûtentoyé des commissaires, lors des premiers troubles qui s'y étaient manifestés. Il continua de travailler au comité de constitution, dont il était membre et secrétaire depuis le 14 septembre 1789, et en juillet 1791 il proposa de suspendre le roi, jusqu'au moment ou la constitution lui serait présentée, insistant pour qu'on le

déclarât déchu, s'il refusait de l'accepter. Après la session de l'assemblée constituante, Demeu nier fut nommé l'un des membres de l'administration du département de Paris, fonctions dont il se démit, lorsque Pétion reprit celles de maire. La tempête révolution naire n'atteignit point Demeunier, parce qu'il passa dans les ÉtatsUnis, d'où il ne revint qu'en 1796. En 1797, il fut porté sur la liste des candidats au directoire on concurrence avec Barthélemy. Après le 18 brumaire, il fut appelé au tribunat, élu secrétaire à pelé la première séance, et président, en janvier 1800. Le 10 février, il y célébra l'unanimité des votes émis par le peuple en faveur de la nouvelle constitution. Le 18 janvier 1802, il devint membre du sénat, puis commandant de la légion d'honneur. En octobre 1805, il fit un rapport, au nom d'une commission, sur la réunion de l'état de Gènes à la France; obtint, quelques années après, la sénatorerie de Toulouse, fut élevé au rang de grand-officier de la légion-d'honneur, et mourut à Paris, le 7 février 1814.

DEMIDOFF (NICOLAS, COMTE DE), chevalier de l'ordre de SaintJean, etc., né à Pétersbourg en 1774, est de l'ancienne famille des Demidoff qui découvrirent et exploitèrent les premiers des mi nes de fer, d'or et d'argent dans la Sibérie, et qui, les premiers aussi, développèrent des idées de civilisation, dans cette immense contrée. Le jeune Demidoff entra de bonne heure au service comme aide-de-camp du prince Potemkin; fit deux campagnes contre les

Turcs; et pour célébrer la prise d'un port sur la mer Noire, il y fit construire une fregate à ses frais. Il devint ensuite lieutenantcolonel d'un régiment de grenadiers, puis gentilhomme de la chambre de l'impératrice, et se maria à une Stroganoff, de l'illustre famille de ce nom. Il quitta peu après le service militaire pour voyager, et parcourut successivement l'Allemagne, l'Italie, la France et l'Angleterre, visitant avec soin toutes les mines qu'on trouve dans ces divers pays. Les connaissances qu'il acquit dans ses voyages lui inspirerent le goût de former des sujets et de les envoyer en Russie propager les arts utiles., Précédemment il avait envoyé des monts Ourals, qui séparent l'Europe de l'Asie, un ouvrier intelligent, pour apprendre aux habitans de la Styrie la manière de fabriquer les faux, qu'ils tiraient auparavant de l'étranger. Il établit dans ses mines une fabrique de ce genre, et autorisa ses compatriotes à y envoyer des ouvriers pour se mettre en état d'en organiser de pareilles dans tout le reste de la Russie. Il a aussi institué une école gratuite où des maîtres habiles donnent des leçons de peinture et enseignent la manière de vernir sur tôle. Lors de l'invasion de la Russie par les troupes françaises, M. de Demidoff, avec l'autorisation de l'empereur, leva et équipa un régiment à ses frais; et quoique retiré du service militaire depuis long-temps, il commanda en per sonne ce régiment à la bataille de la Moskowa,et fit partie de l'armée jusqu'à l'évacuation totale du ter

ritoire russe. C'était à la famille des Demidoff qu'était dû en grande partie le riche cabinet d'histoire naturelle qui fut détruit lors de l'incendie de Moscou : mais M. Demidoff ayant sauvé sa magnifique collection de minéraux, de coquillages, d'insectes, d'animaux empaillés, etc., en fit présent à la ville de Moscou, ce qui lui valut le titre de membre honoraire de l'université. En 1813, on a élevé à Pétersbourg quatre ponts en fer sur le modèle de celui du jardin des Plantes de Paris, et les pièces qui ont servi à leur construction sortent des usines de M. Demidoff. Il possède encore une riche collection de tableaux et un cabinet de curiosités. Conseiller privé et chambellan de l'empereur de Russie, il réside habituellement à Paris.

DEMONT (LE COMTE), lieutenant-général et pair de France: son père était Suisse, et faisait partie de la garde du roi. Lancé de bonne heure dans la carrière militaire, ses talens se développèrent bientôt. La révolution lui offrit un champ vaste, et son habileté et son courage le portèrent aux premiers grades militaires. En 1797, il exécuta un des premiers le passage du Rhin, et se distingua dans cette opération. Durant la campagne de 1805 en Autriche, il obtint le grade de lieutenant-général, et peu de temps après fut nommé sénateur. Depuis cette époque jusqu'en 1809, le comte Demont fut employé dans l'intérieur, avec beaucoup de succès, à l'organisation d'un cordon pour la défense des côtes de Normandie. Rappelé à la grande-armée,

il en faisait partie lors de la bataille d'Eckmühl, où il eut un cheval tué sous lui, Rentré en France en 1813, il revint siéger au sénat, et en reçut une mission pour Strasbourg, où il se trouvait encore lorsque les troupes alliées mirent le blocus devant cette ville. Au retour du roi, il fut nommé pair de France, et a conservé cette dignité, n'ayant pris aucune part aux affaires du gouvernement en 1815.

DEMONVEL (JEAN-JUSTIN-ARISTIPPE) a publié plusieurs petits ouvrages qui lui donnent des droits incontestables à la faveur de quelques ministres et de quelques autres grands d'aujourd'hui. Le premier a pour titre la Petite Héloïse, 1814, in-12. Celui qui parut ensuite en 1815, in-8°, est une Prédiction des grands événemens qui se sont passés en France jusqu'en 1814. Le même auteur a fait ensuite paraître un poëme en quatre chants, Louis XVI, qui n'a guère eu plus de succès que tous ceux qu'on a publiés depuis 1815; puis un autre livre intitulé l'Éducation ou les Élèves instruits par euxmêmes, 1815, in-12; et enfin, une Lettre adressée au roi et aux souverains alliés sur les circonstances et sur l'intérêt des Français, lettre qui n'est probablement jamais arrivée à son adresse.

DEMOOR (A.-P. ), procureurroyal criminel dans la province d'Anvers, membre de la seconde chambre des états-généraux, chevalier de la légion d'honneur et du Lion-Belgique. Il prit part aux événemens politiques qui opérérent, en 1787, une révolution dans les Pays-Bas; et par suite des.

« ZurückWeiter »