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périale de Comnène depuis David, dernier empereur de Trébisonde, jusqu'à Démétrius Comnène. Le prince Démétrius, qui avant la révolution avait servi en France comme capitaine de cavalerie, et avait été chargé d'une mission dans le Levant, après l'expatriation des princes de la maison de Bourbon, se rendit à Coblentz, puis à l'armée de Condé. Le prince l'accueillit avec distinction. et lui dit : Vous savez comme on descend du trône. Le prince Démétrius répondit: Oui, monseigneur; mais mes ancêtres n'avaient pas un Condé. Le prince Démétrius resta attaché à la cause royale, et ne rentra en France qu'en 1802; il vécut dans la retraite jusqu'en 1814, jouissant d'une pension de 4000 francs que lui faisait l'empereur Napoléon. A l'époque de la première restauration, le roi lui conféra le grade de maréchal-de-camp, le nomma chevalier de Saint-Louis, et lui conserva la pension de 4000 francs dont nous venons de parler. Le prince Démétrius, né en Corse en 1750, marié en 1784 à Me Boucherville de La Chaussée, fille d'un capitaine de vaisseau, mourut, sans postérité, le 8 septembre 1821. C'était un homme trèsinstruit, et parlant plusieurs langues; il a laissé un ouvrage manuscrit qui paraît devoir former deux volumes dont on prépare l'impression, et qui a pour objet de prouver, contre le sentiment de plusieurs historiens.que les peu ples de la Grèce avant Homère n'étaient pas dans l'état de barbarie.

COMPAGNONI (JOSEPH), prê. tre séculier de la Romagne, n'a

publié que des ouvrages remarquables par le sujet et par le style. Dans ses Veillées du Tasse traduites par Barrère en 1804, il a exprimé avec chaleur les passions et le délire du malheureux poète; quelques longueurs et un peu d'enflure ne détruisent pas l'intérêt de cet ouvrage plein d'éclat et de verve. Compagnoni a donné au public l'Eloge de la polygamie, qu'il a même tâché d'établir en Italie; la motion qu'il fit à ce sujet, au sein du conseil législatif de la république Cisalpine, fut repoussée, et l'orateur développa vainement dans un dis. cours poétique, les avantages de la pluralité des femmes pour le perfectionnement de l'espèce humaine. On lui doit encore un essai sur les Hébreux, où il peint avec beaucoup d'enthousiasme cet héroïsme théocratique, cette exaltation austère et sombre, cette imagination gigantesque mais ter rible, qui distinguent les Hébreux, non-seulement du reste de l'Asie, mais du reste des nations. Après avoir été membre du conseil législatif de la république Cisalpine, il devint secrétaire du conseil-d'état, conseiller-d'état, chevalier de la Couronne-de-fer, et il prit aux derniers troubles la part que devait naturellement y prendre un homme douéd'une imagination vive, et non moins avide d'honneurs que de nouveautés.

COMPANS LE COMTE JEANDOMINIQUE), lieutenant-général, né le 26 juin 1769, à Salies (Haute-Garonne). Il partit à l'époque de la première coalition contre la France, en qualité de volontaire dans le 3° bataillon de la Haute

il se

Garonne, qui fut envoyé en 1792 à l'armée des Alpes, et ensuite à celle d'Italie. Le jeune Compans, que sa bravoure et son habileté avaient fait remarquer de ses chefs, parvint rapidement au grade de général de brigade, qui lui fut accordé le 2 messidor an 7, après la bataille de San-Juliano; il se fit aussi remarquer à la prise du mont Saint-Bernard, en 1799, sous les ordres du général Championnet, et mérita que l'empereur, en lui envoyant, le 30 fructidor an 11 (1805), le brevet qui le confirmait dans le grade de général de brigade, louât sa valeur, sa fidélité et son expérience. Le général Compans justifia de plus ea plus cet éloge; il fit partie du camp de Saint-Omer. Dans la campagne de 1806, chef d'étatmajor contre les Prussiens, distingua à la bataille d'Iéna, le 14 octobre de la même année; il fut nommé général de division le 23 novembre suivant, et grandofficier de la légion-d'honneur le 11 juillet 1807. Il soutint, dans la campagne de Russie sa réputation de bravoure, particulièrement au combat de Mohilow le 23 juillet 1812, et à celui de Mojaisk où il fut blessé le 7 octobre suivant. Le 2 mai 1813, à la bataille de Lutzen, étant commandant de la première division du corps d'armée du duc de Raguse (maréchal Marmont), il arrêta l'ennemi qui voulait déborder sa droite. Sa belle conduite dans cet te circonstance le fit citer comme l'un des plus habiles et des plus braves ofliciers-généraux; le 20 mai, il s'empara de Bautzen, et concourut puissamment au gain

de la bataille. Le 16 octobre, pen. dant la bataille de Wacherau, il fut blessé en défendant Leipsick. Moins heureux, mais toujours digne de sa réputation, dans la funeste campagne de 1814, il commanda un des corps d'armée, et résista avec le plus grand coura-` ge aux troupes russes sous les or dres du comte de Witgenstein. Forcé de se replier sur Bondi, il se réunit au corps d'armée qui se rassemblait sous les murs de la capitale. Après la première restauration, le géneral Compans fut nommé chevalier de Saint-Louis, grand-officier de la légion-d'honneur, et membre du comité de la guerre. Par suite des événemens du 20 mars 1815, il se rangea de nouveau sous les aigles de Napoléon, parce qu'il y trouvait l'occasion de servir encore sa patrie; et il se conduisit, avec sa valeur accoutumée, à Waterloo, où il commanda une division: il fut fait prisonnier sur le champ de bataille. La fin de la guerre le fit renvoyer en France, où il est resté sans activité.

COMTE (N.) Le nom de ce jeune avocat ne doit point être séparé de celui de M. Dunoyer, son ami et son collaborateur. A la fin de 1814, MM. Comte et Dunoyer firent paraître périodiquement un ouvrage politique sous le titre du Censeur, ou Examen des actes et des ouvrages qui tendent à consolider la constitution de l'état. Les auteurs, prenant pour base de leur travail le régime constitutionnel, censurèrent, pendant la durée de la première restauration, les actes du ministère. avec franchise et liberté. Leur,

succès fut prodigieux. La révolution du 20 mars 1815 ne changea ni leur manière de penser ni l'indépendance de leur langage; mais la seconde restauration mit bientôt fin à ces travaux, recueillis en volumes, dont plusieurs leur avaient suscité de nombreux désagrémens de la part des agens

de l'autorité. Le 6° volume a donné lieu à un procès extraordinaire par la jurisprudence qu'il a consacrée. Ce volume renfermant des faits d'après lesquels les Chouans auraient commis, dans l'arrondissement de Vitré, des excès qui n'auraient point été portés à la connaissance de la justice, M. Béchu, président du tribunal de Vitré, regarda ces imputations comme calomnieuses, et porta plainte devant le juge d'instruction de Rennes, qui décida, contre le principe de la charte (que nul ne peut être distrait de ses juges naturels), que les auteurs du Censeur devaient être traduits au tribunal de police correctionnelle de cette ville, domicile de la partie plaignante. M. Dunoyer, n'ayant point déféré au mandat de comparution, fut arrêté en vertu d'un mandat d'amener; et M. Comte aurait su bi le même sort, si par un trait d'adresse et de présence d'esprit assez remarquable, il n'eût ren

fermé dans sa chambre à coucher

les agens qui s'y étaient introduits, et pris la fuite à la faveur d'un escalier dérobé. M. Dunoyer conduit à Rennes et déposé dans la prison de cette ville, y reçut, de la part d'un grand nombre d'habitans et de tout le barreau, les témoignages d'un vif intérêt.

Il fut défendu par son condisciple et son ami, M. Mérilhou, avocat à la cour royale de Paris, qui s'était transporté de cette ville à Rennes, où son zèle et ses talens ne purent sauver M. Dunoyer d'une condamnation, moins grave cependant que tant de précédens ne semblaient l'annoncer. MM. Comte et Dunoyer avaient publié, en novembre 1814, des Observations sur divers actes de l'autorité et sur des matières de lẻgislation, de morale ou de politique. M. Comte donna seul, en 1815, De l'impossibilité d'établir un gouvernement constitutionnel sous un chef militaire, et particulièrement sous Napoléon.

CONCUISTA (LE COMTE), chef d'escadre de la marine espagnole, fut nommé, en 1776, gouverneur des îles Philippines. Il rendit son gouvernement remarquable par le soin qu'il mit à protéger et à encourager l'agriculture, les fabriques, tous les établissemens utiles; et il augmenta ses possessions des petites îles Batanes. Son plan de défense pour les ports de Cavite et de Manille fut si bien conçu, que lors de la guerre d'Amérique une escadre anglaise s'étant présentée pour s'en emparer, elle renonça à son projet sans avoir même osé les attaquer. Le comte de Concuista était à Manille lorsque le célèbre et infortuné Lapeyrouse y aborda. Le gouverneur lui fit l'accueil le plus distingué et le plus amical, et s'empressa de lui donner des instructions pour son voyage autour du monde. Après avoir servi son pays pendant cinquantecinq ans, le comte de Concuista

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