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>aix. Son frère, également député la convention, émit le même Tote. Dandenac passa ensuite au conseil des anciens par la réélecion des deux tiers, et en sortit le o mars 1797. Il fut ensuite comnissaire du gouvernement près a cour d'appel d'Angers, puis procureur - général de la même Cour, en 1811. En 1814, M. Dandenac fut confirmé dans ses fonctions de procureur-général près la cour royale d'Angers.

D'ANDIGNE, voyez ANDIGNÉ. DANDOLO (VINCENT), né à Venise le 26 octobre 1758, mort le 12 décembre 1819, à Varèse, près Milan. Issu d'une famille qui, du plus haut degré de splendeur, é tait tombée dans l'obscurité, son père ne lui laissa pour tout héritage qu'un nom honorable, et il dut à ses parens d'être envoyé à l'université de Padoue, où il se distingua par ses progrès dans les sciences physiques. De retour à Venise, il y établit une pharmacie dont la célébrité s'étendit bientôt dans toute l'Italie. La chimie pheumatique venait de naître en France le génie de Dandolo en reconnut bientôt l'importance et la vérité, et s'en déclara le défenseur contre les partisans du phlogistique et de la vieille chimie; car, dans les sciences physiques comme dans les sciences morales, la vérité n'est admise qu'après avoir soutenu de longs combats contre l'erreur et les préjugés établis. Il fit connaître le premier aux Italiens la nouvelle chimie en traduisant les ouvrages de Lavoisier, de Guiton - Morveau, de Fourcroy et de Berthollet; et telle fut l'estime de ces savans

pour Dandolo, qu'ils lui envoyèrent des mémoires qui n'avaient pas encore été imprimés, et qui furent publiés en Italie avant de l'être en France. Bientôt il fit paraître un ouvrage intitulé: Fondamenti della scienza fisico-chimica applicati alla formazione de' corpi ed ai fenomeni della natura, dans lequel il réunit toutes les découvertes récentes. Cet ouvrage eut six éditions, et, d'après le témoignage de Van-Mons, recula les bornes de la science. Dandolo était livré tout entier à ces travaux utiles et honorables, lorsque l'Italie devint le théâtre des grands événemens qui changèrent d'une manière si extraordinaire et si rapide son existence politique. Il s'éleva un des premiers contre cette antique aristocratie vénitienne qui avait déshérité ses aïeux de leurs droits politiques, en concentrant le pouvoir dans un petit nombre de familles oppressives. Ce gouvernement du petit nombre, qui se croyait si fort par la puissance de l'habitude et d'une existence de douze siècles, tomba dès qu'il fut attaqué, parce qu'il n'avait point pour appui le consentement de tous. Le doge, les magistrats, les patriciens, reconnurent la faiblesse d'un pouvoir que l'opinion ne soutenait pas, et se retirèrent; la république fut reconstruite sur des bases démocratiques; et Dandolo, dont le caractère et le patriotisme avaient attiré l'attention de ses concitoyens, fut choisi pour conférer avec le général de l'armée française, à CampoFormio. Impuissant témoin de l'injuste traité qui anéantissait

l'existence politique de sa patrie, il leva une voix ferme et courageuse contre ce révoltant abus de la force. contre cette violation des droits les plus sacrés des peuples. Lorsqu il vit ses efforts impuissans et ses espérances déçues, il protesta hautement contre le traité par lequel la liberté et les droits d'une nation étaient sacrifiés sans son aveu. sans même qu'elle eût été consultée dans une transaction faite par des tiers, et en ne suivant d'autre règle que celle de leur intérêt. Il se mit en route pour Paris avec plusieurs de ses amis, afin de porter au directoireexécutif des réclamations tardives et qui, sans doute, auraient été infructueuses. Mais le chemin de France lui fut fermé, et ses compagnons furent arrêtés. Il demanda avec une si vive énergie, ou leur liberté ou l'honneur de partager leurs fers, qu'ils furent relâchés; mais ils ne purent continuer leur voyage, et il ne lui resta d'autre consolation que celle d'adoucir le sort d'un grand nom bre de ses compatriotes, qui, comme lui, refusèrent de rentrer dans leur patrie asservie et tombée sous le joug autrichien. Dandolo s'était retiré à Milan; il y fut nommé membre du grand conseil de la république Cisalpine : mais la aussi la liberté fit bientôt place à la servitude, et le patriotisme du citoyen de Venise ne sut point transiger avec la faveur; il quitta les affaires publiques et se retira à Varèse, campagne charmante à dix lieues de Milan, où il reprit ses études et ses travaux scientifiques. A peine commenCait-il à y goûter les douceurs de

la vie privée, que l'invasion des Russes le força de chercher un asile en France, où il fut accueilli avec bienveillance par les hommes d'état les plus distingués et les savans les plus célèbres. Il publia, pendant son séjour à Paris, un livre intitulé: Les hommes nouveaux, qu'on peut appeler le rêve d'un hommie de bien, et d'une âme pleine de candeur et de philanthropie. La paix permit å Dandolo de rentrer dans sa retraite de Varese, et de se livrer å son goût pour les sciences et l'agriculture. Le premier il introduisit en Italie les mérinos, et enseigna la manière de les élever et de les multiplier dans un onvrage ayart pour titre: Del governo delle pecore spagnole. Les avantages que présente la culture des pommes de terre, et la manière de se procurer des engrais et de s'en servir; les inconvéniens des biens communaux, et le besoin de créer, parmi les Italiens, de nouveaux genres d'industrie, furent développés dans son ouvrage intitulé: Ragionamenti su varj oggetti importanti di publica e privata economia. Dandolo vivait au milieu de ces loisirs philosophiques, lorsqu'il fut choisi pour gouverneur et législateur de la Dalmatie sous le nom de provéditeur - général. L'espoir de contribuer au bonheur d'une population nombreuse, depuis long-temps abandonnée par les Vénitiens et en proie à la barbarie la plus profonde, put seul vaincre la répugnance qu'il éprouvait à quitter les charmes de l'étude pour les embarras du pouvoir. Afin d'opérer le bien qu'il se proposait de faire,

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il avait besoin d'une autorité fort étendue i la demanda, l'obtint, et n'en abusa jamais. Les Dalmates, qui n'avaient connu que l'esclavage et l'arbitraire, durent à Dandolo des lois, des tribunaux, et toute la liberté que comportait l'ordre de choses existant alors. Après cinq années d'une administration active et utile, sa santé s'étant altérée, il demanda et obtint son rappel. On lui a reproché le faste qu'il étalait dans toutes les occasions solennelles il s'en excusait, en disant qu'il avait jugé ce faste nécessaire pour imposer à des hommes dont l'esprit, plongé dans l'ignorance, ne conçoit guère de la puissance que ce qu'elle a d'ostensible et d'extérieur. Le souvenir du bien qu'il a fait dans la Dalmatie, pendant une administration de cinq années, est resté dans la mémoire des habitans de ces contrées; et le nom de Dandolo y est encore prononcé avec reconnaissance et vénération. Il fut appelé à Paris pour donner des conseils et des avis qui, comme tant d'autres, ne furent point écoutés, mais dont une tardive et malheureuse expérience a trop prouvé la justesse. Il revint en Italie, revêtu du double titre de comte et de sénateur. En 1813, les Marches furent le théâtre de désordres et de mouvemens anarchiques: Dandolo y fut envoyé; et cette mission eut tout le succès que les circonstances graves où l'on se trouvait permettaient d'en espérer. La charge de sénateur n'était qu'une espèce de sinecure honorable; Dandolo en profita pour revenir de nouveau aux travaux

de son choix. Il publia divers mémoires sur des objets d'agriculture et d'économie domestique; son livre dell' arte di governare i bachi di seta, assure à l'Italie, non le privilége que lui donne son heureux climat, de produire les plus belles soies du monde, mais l'avantage de donner à ce précieux produit tout le perfectionnement et l'extension dont il est susceptible. Il s'occupait d'un ouvrage qui a été publié depuis par ses fils: Sulle cause dell' avvilimento delle granaglie italiche el sulle industrie agrarie, riparatrici dei danni che ne derivano, lorsqu'il fut frappé d'un coup d'apoplexie foudroyante qui l'enleva aux sciences, à sa famille, à ses nombreux amis. Magistrat intègre, écrivain philanthrope et savant distingué, Dandolo est un des citoyens dont s'honore le plus l'Italie moderne; il n'y a laissé que d'honorables souvenirs.

DANDRÉ (L. J. C.), député aux états-généraux, ex-directeurgénéral de la police, intendantgénéral de la maison du roi, etc., naquit en Provence vers 1759, et fut d'abord conseiller au parlement d'Aix, puis député par la noblesse de la sénéchaussée de cette ville aux états-généraux. Le 25 juin 1789, il se réunit à l'assemblée nationale avec quarantetrois autres membres de la noblesse, et siégea long-temps au côté gauche. Il se déclara fortement pour les principes qui décidèrent, le 14 juillet suivant, le grand mouvement populaire qui eut lieu à Paris. Dès les premières séances de l'assemblée, il s'éleva contre les dépenses inutiles portées dans

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tactique militaire. Au lieu de réu nir le faible corps qu'il avait à ses ordres, et de lui indiquer un point de rassemblement, il le laissa épars dans des lieux très-éloignés les uns des autres, et se retira lui-même bien loin de ses avantpostes du côté d'Aix-la-Chapelle. Dès le 1 mars, toute la ligne de la Roër avait été forcée, sans qu'il en fût informé, et il fut obligé de se replier à la bâte sur Liége, abandonnant plusieurs corps isolés à leur propre défense. La levée du siége de Maëstricht, qui eut lieu le 3 du même mois, fut encore une conséquence de cette faute. L'armée française se retirait dans le plus grand désordre sur Louvain, quand Dumouriez vint la rejoindre, et livra, près de Tirlemont, plusieurs combats où Dampierre, en contribuant beaucoup aux succès que les Français obtinrent de nouveau sur les Autrichiens, parvint à rendre un peu de confiance à l'armée. Dans la trop fameuse bataille de Nerwinde (le 18 mars 1793), il commandait le centre, et fut entraîné dans la déroute générale. Il régnait, depuis long-temps, entre lui et Dumouriez, une grande mésintelligence que l'affaire de Nerwinde avait portée à son comble; et le général en chef, loin de faire part à Dampierre, comme à ses autres officiers principaux, du dessein qu'il avait formé pour sauver sa tête menacée par la convention, l'envoya sur les derrières commander au Quesnoi, et ce ne fut que là qu'il apprit la défection de Dumouriez. Les sentimens qu'il fit alors paraître pour la répu

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blique, lui valurent le commandement en chef de cette armée, grade dont il fut jugé digne par les commissaires de la convention, et auquel se rattachait alors une dangereuse responsabilité, les troupes, découragées et rédui. tes à 30,000 hommes, avaient en tête un ennemi beaucoup plus nombreux et fier de ses succès. Tous ces désavantages n'empêchèrent pas les commissaires de la convention envoyés pour diriger ses opérations, de lui ordonner de prendre l'offensive, quoiqu'il leur fît bien pressentir le peu de succès d'une attaque qu'on pou vait, quelques jours plus tard, entreprendre sous des auspices! beaucoup plus heureux. Il ne fut¡ point écouté, et la perte de deux combats successifs devint le résultat de l'opiniatreté aveugle des députés de la convention. Ce fut dans la seconde de ces attaques qu'il conduisait avec le plus intrépide dévouement, que la. mort vint le surprendre. Il ne survécut que peu d'heures à l'amputation qui suivit sa blessure. Son fils, qui mourut en 1802, pen dant l'expédition de Saint-Domingue, où il fut employé comme adjudant-général, était alors auprès de lui, et le reçut dans ses bras. Cette mort glorieuse ne fit que le soustraire à l'échafaud que lui préparait la tyrannie conventionnelle; car, quelques mois après, le député Couthon dithautement à la tribune «qu'il n'avait

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manqué à Dampierre que quel»ques jours pour trahir son pays.» Les accusations de Couthon et de tant d'autres misérables n'ont jamais été et ne seront jamais une

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de lois présentés sur l'émigration, en rappelant au comité qu'il avait déclaré lui-même ne pouvoir trouver sur cet objet que des mesures inconstitutionnelles. En avril, il défendit l'arrêté du département de Paris, relatif à la liberté des cultes; et le ministre Montmorin, accusé au sujet de la réunion de quelques corps de troupes vers Porentruy. En avril, il s'éleva contre le projet qui proposait de permettre aux militaires d'assister aux séances des sociétés populaires; et le 9 mai, il fut élu président pour la troisième fois. II appuya le projet présenté par Sieyes sur le libre exercice des cultes, et fit déclarer par l'assemblée que le décret qui rejetait la réunion d'Avignon à la France ne préjugeait rien contre les droits de la France sur ce pays, d'où il proposa de faire rappeler immédiatement tous les Français. Le 21 juin, il demanda que les dérets rendus par l'assemblée après la fuite du roi eussent force de lois, et contribua beaucoup à faire prendre les mesures de sûreté qu'on adopta dans cette circonstance. Nommé l'un des commissaires chargés d'aller recevoir les déclarations du roi et de la reine, il rendit compte de sa mission dans l'assemblée du 27 juin, se prononça de nouveau contre toute loi prohibitive de l'émigration, et fit appeler M. de Montmorin à la barre pour qu'il rendît compte de l'arrestation de Duveyrier, envoyé par le roi vers le prince de Condé dans les premiers jours de juin 1791. Le 15 du même mois, il Tota contre la mise en jugement de Bouillé et de ceux qui l'avaient

secondé dans la fuite de Louis XVI; appuya la mesure de suspendre l'autorité exécutive dans les mains du roi, jusqu'a ce que ce prince eût accepté la constitution; et proposa de le déclarer déchu du trône s'il refusait de l'accepter. Le 17 juillet, il se prononça de nouveau et avec force contre les troubles qui éclatèrent au Champ-de-Mars, et à ce sujet, dénonça la municipalité de Paris comme coupable de faiblesse en ce qu'elle ne secondait point assez les efforts de la garde nationale, et signala une faction qui tendait à renverser la convention. Quelque temps après, le duc d'Orléans ayant offert de renoncer aux prérogatives que l'assemblée attachait au titre de prince, Dandré lui répondit «< qu'il n'avait le droit » de renoncer au trône ni pour »lui, ni pour ses enfans, ni pour » ses créanciers. » Il s'éleva, le 30, contre le système d'une convention nationale chargée de réviser la constitution; exposa les dangers dont elle était menacée par diverses factions; proposa d'assigner à trente ans l'époque où l'on pourrait la modifier; et fit décréter que cette révision n'aurait lieu que quand trois assemblées législatives en auraient successive

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ment émis le vou. Cette mesure qu'il avait proposée comme une digue contre les malheurs qui menaçaient la patrie, ne put néanmoins prévenir l'orage qui éclata bientôt. Quelque temps après, Dandré s'étant retiré des affaires, établit un magasin d'épiceries, ce qui amusa d'abord le public; mais ses ennemis profitant de cette circonstance pour lui nuire, ameu

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