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CRAUFURD (GEORGES), de Rotterdam, ancien commissaire de la cour de Londres près de celle de Versailles, est auteur de plusieurs ouvrages importans: 1' Sur les ressources actuelles pour rétablir les finances de la GrandeBretagne, in-8°, 1785; 2o Recherches sur la situation de la compagnie des Indes orientales, in-4°, 1789; 3° Nouvelles recherches sur le même sujet, 1790, in-4°; 4° nouvelle édition de ces deux ouvrages, et un Appendix, 1792; 5° Doctrine des équivalens, ou explication de la nature, valeur et pouvoir de l'argent, Rotterdam, 2 éditions, 1794 et 1806; 6° enfia, Essai sur les dettes nationales, et sur la possibilité de les éteindre sans payer le capital, 1809, in8°.

CRAWFORD (ADAIR), médecin et chimiste anglais, auteur d'une foule de combinaisons et de découvertes aussi hardies qu'ingénieuses, mais qui, pour la plupart, étaient malheureusement fausses; médecin de l'hôpital de Saint-Thomas, professeur de chimie à Woolwich, membre de la société royale de Londres, de la société philosophique de Dublin, et de celle de Philadelphie. Crawford avait de grands talens et jouissait d'une célébrité méritée; cependant les ouvrages en trèspetit nombre qu'il a laissés, sont loin de répondre à sa réputation comme praticien. Sa doctrine sur la chaleur animale et sur l'inflammation des corps combustibles, développée dans ses Experiments and observations on animal heat and the inflammation of combustible bodies (Londres, 1779, in-8°;

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deuxième édition entièrement refondue, Londres, 1788, in-8°), est plus ingénieuse que solide, et a été vivement combattue en 1785 par Georges Cadog-Morgan, dans un opuscule en anglais sous le titre d'Observations et expériences sur la lumière des corps en état de combustion. Cet opuscule, inséré dans le recueil des Transactions philosophiques (vol. LXX, 1o partie, pag. 190 à 212), a été traduit, ainsi que l'ouvrage de Crawford, en allemand par L. F. F. Crell. et en italien par Vassalli, qui y a ajouté des notes intéressantes. Crawford n'a pas été plus heureux dans ses recherches sur la matière du cancer et dans ses moyens de guérir cette terrible maladie. Il a également échoué dans le système des propriétés presque merveilleuses qu'il attribuait au muriate de baryte pour la cure des affections scrophuleuses. Crawford, né en 1749, mourut le 29 juillet 1795.

CREEVEY (N.), membre du parlement anglais, s'est fait remarquer par la singulière indépendance de ses sentimens et de sa conduite. Riche, considéré, indépendant du pouvoir, il n'a jamais dévié de la route que lui montrait l'intérêtpublic. Sans prétentions sous le rapport du talent, il se contente d'exposer naïvement les faits, et de contredire brusquement les ministres ; aussi n'est-il pas un seul membre des communes qui se fasse redouter davantage. Quand le charministériel roule sans obstacle, au milieu des votes silencieux de la grande majorité, une voix ferme, modérée, quelquefois ironique, s'élève d'un coin obscur de la

chambre. C'est celle de M. Creevey, qui demande la permission de dire deux mots. Doué d'une mémoire singulière, il rappelle aussitôt, et avec le plus plaisant sérieux du monde, tout ce qu'il a pu remarquer de bévues, de méprises, d'erreurs, dans le discours de l'honorable membre ministériel. L'unanimité ainsi rompue, d'autres membres appuient M. Creevey; et plus d'une fois, il a fait échouer les plans les nieux concertés et en apparence les plus faciles à mettre en œuvre de MM. les ministres.

CRESCENTINI (LE CHEVALIER GIROLAMO), né à Urbania, petite ville du royame d'Italie, peu éloignée de celle d'Urbino, que le peintre Raphaël a immortalisée. Homme du premier mérite dans son art, Crescentini appartient à la classe des chanteurs qu'on appele castrati. Il s'est rendu célèbre par ses succès sur les principaux théâtres et dans les premières cours de l'Europe. En 1804, il était à Vienne. Dans une représentation de Juliette et Roméo, musique de Zingarelli, il chanta le bel air : Ombra adorata, avec une telle supériorité que les spectateurs enthousiasmnés le couvrirent de couronnes et de fleurs. A Paris, où l'empereur l'appela en 1809, Crescentini, après avoir exécuté avec la même perfection cet air admirable, fut nommé premier chanteur des concerts de la cour, et reçut, quelques jours après, l'ordre de la Couronne-deFer. Cette décoration, qui ne s'était donnée jusqu'alors qu'à des hommes blessés sur des champs de bataille, parut dans cette cir

constance singulièrement placée. Ceux qui portaient le même ordre s'en fâchèrent un peu, et ceux qui ne le portaient pas en plaisantèrent beaucoup. Au reste, Crescentini n'est pas moins estimable par ses qualités personnelles que distingué par son talent. Chanteur du premier mérite, il est en même temps compositeur habile, et le Recueil d'exercices pour le chant des voyelles, qu'il fit paraître précédé d'un discours préliminaire en italien, eut beaucoup de succès. Ce recueil, publié par souscription, parut à Paris, en 1811. MM. Choron et Fayole di sent dans leur Dictionnaire historique des musiciens, que Crescentini « a composé plusieurs mor>> ceaux de musique vocale qui ont >> eu le plus grand succès. » Ils ajoutent qu'il « possède, comme » chanteur, une très-belle qualité » de son, une manière large et une »>expression inimitable.» Crescentini, au milieu de sa brillante fortune et de ses grands succès, semblait toujours avoir quelque chose à regretter. On assure même qu'il n'accordait pas une reconnaissance sans bornes à ceux qui avaient pris, dès son enfance, un soin particulier de sa voix. C'est à cette occasion que le cardinal Caprara s'écriait: l'ingrat! it me néglige, et c'est pourtant moi qui l'ai fait ce qu'il est.

CRETET (EMMANUEL, COMTE DE CHAMPMOL), naquit au Pont-deBeauvoisin, département de l'Esère, le 10 février 1747. Fils de négociant, il était négociant luimême au commencement de la révolution, dont il embrassa les principes avec enthousiasme. Lors

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de la vente des biens nationaux, il se rendit adjudicataire de la superbe chartreuse de Dijon. Devenu, au moyen de cette acquisition, l'un des plus riches propriétaires du département de la Côte-d'Or, il s'y fixa, et fut l'un de ses députés, en 1795, à la première section du corps législatif. Il s'y distingua dans les questions commerciales et de finances; il a été chargé des rapports les plus importans sur cette matière. Le système monétaire, le droit d'enregistrement, la comptabilité des communes, une partie des contributions indirectes, ont été organisés ou perfectionnés d'après les travaux de M. Cretet. Il fit suspendre la vente des biens nationaux, et empêcha que les messageries fussent mises en ferme ou en régie. Il passa au conseil des anciens, et le présida après le 18 fructidor, auquel il n'avait pris aucune part. Il quitta ses fonctions législatives au 18 brumaire; le gouvernement consulaire le nomma alors conseillerd'état, et peu de temps après, directeur-général des ponts et chaus sées. Candidat au sénat conservateur en 1806, il n'y fut point appelé; l'empereur jugea plus à propos de le nommer gouverneur de la banque de France, place qui paraissait convenir à ses connaissances financières. L'année suivante, M. Cretet obtint le porte feuille du ministère de l'intérieur, qu'il conserva jusqu'au mois de septembre 1809, époque à laquelle il donna sa démission. Ministre d'état en octobre, il se retira à Auteuil, où il mourut le 28 novembre de la même année,

à l'âge de 62 ans. M. Cretet, comte de Champmol, était commandant de la légion d'honneur.

CREUZE DE LESSER (Auguste), préfet du département de l'Hérault, et littérateur. Membre du corps législatif sous le gouvernement impérial, il fut prẻsenté à l'empereur en 1806, et eut l'honneur de faire hommage à ce prince de son Voyage en Italie et en Sicile. En 1815, après la seconde abdication de Napoléon, M. Creuzé de Lesser devint préfet du département de la Charente, et, au mois de mai 1816, il rendit une de ses circulaires remarquables par l'ordre sévère qu'il donna aux sous-préfets et aux maires de son département de surveiller les sociétés secrètes et particulières, et toutes les personnes qui répandaient de fausses nouvelles. En 1819, au mois de février, un des opéras-comiques de ce magistrat fut cause d'un grand scandale au théâtre de Montpellier. Les étudians s'étant permis de siffler le Nouveau seigneur de village, l'autorité locale prit surle-champ des mesures; la gendarmerie et le régiment du génie se mirent en mouvement. On croisa la baïonnette; mais les troupes se contentèrent de prendre cette attitude menaçante, et s'il y eut quelques blessés, du moins ce fut dans le tumulte et sans intention. M. le préfet se fit aussi remarquer, non comme un auteur outrageusement sifflé, mais comme un fonctionnaire public tout entier à la rigueur de son devoir. Il fit renvoyer devant le procureur du roi les plus mu

tins, et il interdit à tout le corps des étudians le spectacle pendant deux mois. Cette dernière partie de la punition était véritablement toute paternelle. Mais les étudians prirent de leur côté une autre résolution. Leurs professeurs refusant de se rendre médiateurs pour obtenir la liberté des incarcérés et la levée de l'interdiction ordonnée par M. Creuzé de Lesser, ils quittèrent la ville dans le plus court délai et dans le plus grand ordre. Quelques-uns seule ment restèrent pour veiller à la défense de leurs camarades détenus, et l'antique université de Montpellier resta déserte pour la première fois depuis neuf siècles. Au mois de mars suivant, l'affaire ayant été jugée, neuf étudians furent absous, deux renvoyés à la police municipale, et quatre autres en police correctionnelle. Ces derniers ont été condamnés par le tribunal, savoir, trois à six jours de prison, et le quatrième à 16 fr. d'amende, et tous, comme de droit, solidairement aux frais de la procédure. Leur avocat, jurisconsulte distingué, et homme d'esprit, M. Raynaud, les a défendus avec beaucoup de chaleur et de talent; mais il a été interrompu par le président, au moment où il voulut discuter l'arrêté de M. le préfet, et les mesures de salut public ordonnées par Ini. M. Creuzé de Lesser est un auteur extrêmement fécond; il a donné: 1° les Voleurs, tragédie en prose.eten 5 actes.imitée de l'alle. mand de Schiller, in 8°, 1795; 2° le Sceau enlevé, poëme héroï-comique, imité du Tassoni,in 18,1796; 2 vol.in-18,1798; 3 édition,in-12,

1800; 3° Satires de Juvenal, traduction nouvelle, in-12,1796;4 Ninon de l'Enclos ou l'Epicuréisme, pièce en vaudeville, 1799. in-8°; 5° Voyage en Italie et en Sicile, in-8°, 1806; 6° M. Deschalumeaux, opéra-comique en 3 actes, musique de Gaveaux, représenté en 1806; le Secret du ménage, comédie en 3 actes et en vers, représentée sur le Théâtre-Français en 1806. 8° Cette même année, il arrangea pour l'Opéra Comique le Diable à quatre, musique de Solié; 9° la Manie de l'indépendance, comédie en 5 actes et en vers, au Théâtre-Français, en 1811; 10° dans la même année, à l'Opéra-Comique, avec M. Roger, le magicien sans magie, en 2 actes, musique de Nicolo; avec les mêmes, 11° le Billet de loterie; 12° les Chevaliers de la table ronde, poëme, 1812, 2* édition, 1813, 3o édition, 1814, in-12; 13° Amadis de Gaule, poëme, 1813; 2o édition, 1814;14° le Nouveau seigneur de village, opéra-comique en un acte, musique de Boyeldieu, 1813; nouvelle édition, 1822, in-8°; 15° le Cid, romances espagnoles imitées en romances françaises, in18, 1814; 16° la Méprise, en 1 'acte, musique de Me Gail, représentée en 1814; 17° Mademoiselle Delaunay, opéra-comique en i acte (avec M. Roger), musique de Me Gail, représenté en 1814. Le caractère du talent de M. Creuzé de Lesser, est une redondance de mots quelquefois harmonieux, et d'images quelquefois gracieuses, mais en général beaucoup trop faibles de pensée, et trop lâches de versification. Une excessive rapidité de travail ajoute en

me

fortunée. Le 15 germinal an 3
(4 avril 1795), il fut nommé
membre du comité de salut pu-
blic et de la commission des onze
chargés de préparer la constitu-
tion de l'an 3. La discussion des
articles lui fournit l'occasion de
s'opposer fortement à l'adoption
de celui où l'on reconnaît que
« les hommes naissent et demeu
>> rent libres et égaux en droits. »
Membre du conseil des anciens
par suite de la réélection des deux
tiers conventionnels, il se pro-
nonça dans la séance du 8 fructi-
dor an 3 (25 août 1795), contre
la proposition de déporter les prê-
tres, parce que, disait-il, ce serait
porter atteinte à la liberté des
consciences; mais il reconnut avec
beaucoup d'énergie que le fana-
tisme religieux des prêtres catho-
liques avait causé les plus grands
maux de l'humanité. Cette session
fut remarquable par les événe-
mens du 18 fructidor an 5 (4
septembre 1797), pendant la-
quelle Creuzé-Latouche donna,
dans les discussions les plus im-
portantes, de nouveaux gages de
son attachement aux principes ré-
publicains. Il conserva ces prin-
cipes dans toute leur pureté en
passant, en prairial an 7 (juin
1799), au conseil des cinq-cents,
où il resta jusqu'à la révolution
du 18 brumaire an 8 (9 novem-
bre 1799). Nommé alors membre
du sénat-conservateur, il jouit
peu de cette dignité, étant mort le
22 septembre 1800. Creuzé-La-
touche a lu, à la classe des scien-
ces morales et politiques de l'ins-

core à ces défauts; il semble être la charged'Ovide, dont il atoute la dif. fusion et quelquefois la mollesse. CREUZE-LATOUCHE (JACQUES-ANTOINE), membre de diverses assemblées législatives, du sénat - conservateur, et de l'institut de France, naquit à Châtelle rault en 1749. Après avoir fait son droit à Poitiers, il vint s'établir å Paris en qualité d'avocat; mais bientôt il retourna à Châtellerault, pourvu de la charge qu'il avait achetée de lieutenant-général de la sénéchaussée de cette ville. Elu, en 1789, député aux états-généraux, où ses principes politiques le firent se placer parmi les membres du côté gauche; il s'occupa plus particulièrement de matières administratives et financières. Nommé, en 1791, membre de la haute-cour nationale, par le collége électoral du département de la Vienne; et en septembre 1792, par le même collége, député à la convention nationale, il se fit remarquer dans cette dernière assemblée par l'activité avec laquelle il participait au travail des comités, et par des rapports pleins de vues judicieuses et nouvelles sur l'administration et sur l'agriculture. Lors du procès du roi, après avoir exprimé le regret de ce que les hommes » qui faisaient les lois eussent le » droit de condamner à mort,» il vota successivement pour l'appel au peuple, la réclusion, le bannissement et le sursis. Après le 31 mai 1793, il offrit courageusement un asile à la fille du ministre Rolland, enveloppée dans la prostitut, à laquelle il appartenait, difcription de sa famille, et ne cessa de servir de père à cette jeune in

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férens mémoires insérés dans le recueil de ce corps savant, entre

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