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» la chair du péché, afin de purifier en » nous celle qui étoit véritablement chair » du péché.

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» Le Fils de Dieu est venu dans la ref» femblance de la chair du péché, dit » faint Ambroife. Il n'eft pas venu dans » la reffemblance de la chair, puifqu'il a pris une chair véritable; mais dans la » reffemblance de la chair de péché c'est-à-dire, d'une chair péchereffe. Car » notre chair ayant été pénétrée du venin

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que le ferpent lui a communiqué par fes » artifices, elle eft devenue chair du pé»ché. Etant ainfi affujettie au péché, elle » étoit devenue une chair de mort, par» ce qu'elle étoit fujette à la mort. Or »Jefus-Chrift a pris la reffemblance de » cette chair criminelle & condamnée à » la mort parce que, quoiqu'il ait pris » la vérité & la nature de cette chair, » il n'en a pas pris le venin, ni la corrup» tion, n'ayant point été conçu & n'é» tant point né dans le péché, parce qu'il » n'est pas né du fang, ni de la volonté » de la chair, ni de la volonté de l'homme, mais d'une Vierge par l'opération » du Saint-Efprit. (a)

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(a) Venit Dei Filius in fimilitudine carnis peccati: non utique in militudine carnis venit, qui veram carnem fufcepit, fed in fimilitudine carnis peccati, id eft, carnis peccatricis.... Quia etfi naturalem fubftantiam carnis hujus fufceperat, non tamen contagia ulla fufceperat ; nec in iniquitatibus conceptus, & natus eft in delictis, qui nop

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C'est ainsi que dans la doctrine des Peres, Jefus-Chrift par fa Conception toute pure & fans tache, commence à purifier les fouillures du genre humain jufques dans leur fource & leur principe. "Jefus - Chrift a été conçu fans péché, » dit faint Léon. Il eft venu ôter notre » corruption, non la fouffrir; guérir » nos vices, non y fuccomber. Il est ve» nu guérir toutes les langueurs, toutes » les plaies & toutes les fouillures de » nos ames. C'eft pourquoi il a été néceffaire que, venant communiquer à nos » corps la nouvelle grace de l'incorrup» tion & de la pureté, il naquît d'une » maniere toute miraculeuse. (a) Je suis » corrompu & fouillé dans ma racine &

mon origine même, difoit faint Ber» nard, ma conception eft impure; mais "Jefus-Chrift me délivre de ce malheur » & de cette confufion. Celui-là m'en délivre qui feul en a été exempt. (6)

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ex fanguinibus, neque ex voluntare carnis, neque ex voJuntate viri, fed de Spiritu fanéto natus ex Virgine eft. Amb. in Pfal 37, n. 5.

(a) Venit Dominus Jefus Chriftus contagia noftra auferre, non perpeti; nec fuccumbere vitiis, fed mederi. Venir ut omnem languorem corruptionis, & vulnera fordentium curaret animarum: propter quod oportuit, ut novo nafceretur ordine qui novam impollute finceritatis gratiam humanis corporibus inferebat. Serm. 2 in Nativ. Dom.

(b) In ipfa radice & origine mea infectus & inquinatus fum. Immunda eft conceptio mea. Sed eft à quo tollatur ifta confufio. Ipfe eam tollit in quem folum ipfa non cadit Serm. 4 invigil, Nativit. Dom.

CHAPITRE V.

Grandeur de la fainte Vierge à cause du myftere de l'Incarnation.

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Yftere terrible & prodigieux, dit faint Procles, (a) Archevêque de » Conftantinople! A-t-on jamais vu un » Roi vêtu comme un criminel? Où » trouvera-t-on un œil qui puiffe contempler le foleil? Depuis quand la chair a-t-elle pu être unie au Tout? Le fein » de Marie a fervi de canal. Le SaintEfprit a fait ce miracle. Le Très-Haut » s'eft revêtu de la forme d'un efclave; " l'obéiffance de Marie a coopéré à ce myftere. O fein plus vafte que tout le » Ciel !

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» Le fein de Marie, difent les Peres, » fut le lieu facré où fe fit l'union des » deux natures, divine & humaine; le » lit où le Verbe époufa notre mortali» té; la nuée légere qui porta, revêtu » d'un corps mortel, celui qui eft affis » fur les Chérubins; la toifon très-pure » & toute pénétrée de la rofée du Ciel, » dont le fouverain Pasteur a pris une partie pour fe faire brebis lui-même, » le mortier où le Saint-Esprit a broyé &

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(a) Proclus, 1 Orat. hab. in Concil. Ephef.

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mêlé, pour parler ainfi, les deux ex»cellentes natures qui ont compofé le re» mede Dieu a préparé aux maux de

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que

» l'homme; le facré four où le feu du »Saint-Efprit a cuit le pain vivant def» cendu du Ciel pour fervir de nourri» ture aux hommes. [a]

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» Le sein de Marie, dit S. Bernard, [b] » a été le ciel mystérieux où a été formé » comme une nuée le facré corps qui de» voit fervir de voile à la Divinité, & cacher l'éclat & le brillant de fes lumie»res pour tempérer & les proportionner à la foibleffe des yeux de l'homme » qu'une fi grande majesté auroit éblouis » fi elle fe fût montrée à lui à nud & à » découvert. Il a été comme l'eftomac divin où le Verbe de Dieu, qui eft le » pain des Anges, a été convertí en lait, » pour pouvoir nourrir les hommes, qui, étant foibles comme des enfans, » n'étoient pas capables de digérer ce pain » des Anges.

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» Marie eft devenue en ce jour la fe» nêtre du Ciel, dit faint Fulgence, parce » que c'est par elle que Dieu a envoyé

au monde la véritable lumiere. Elle » eft devenue une échelle célefte, parce

(a) Contufæ funt & commixtæ hæ duæ fpecies in utero Virginis tanquam in mortariolo; fan&te Spiritu tanquam pifrillo, illas fuaviter commifcente. Bern. Serm. 3 in Vig. Nat. Dom. n. 10.

(b) Serm. 1 in Nat, Dom.

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que c'eft par elle que Dieu eft defcen» du fur la terre, afin que par elle les » hommes puffent monter au Ciel. [a]

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» Marie, dit faint Bernard, a été le » canal qui, ayant reçu du fein de Dieu le » Pere Jefus-Chrift, la fource abondante de toutes les graces, l'a mis au monde » pour nous. [b]

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» C'eft ainfi, dit faint Epiphane, que, » comme Eve a caufé la mort aux hom» mes, car c'est elle par la que mort eft entrée dans le monde, Marie leur a » caufé la vie; car c'est par elle que la » vie eft née pour nous, & que le Fils de

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Dieu eft venu dans le monde : ainfi, » continue ce Pere, la grace a furabondé » où le péché avoit abondé; la vie est » venue où la mort étoit entrée aupara» vant, afin que la vie prît la place de » la mort, & que celui qui étoit né d'une » femme pour être notre vie, bannît la » mort qu'une femme avoit apportée. [c]

(a) Facta eft Maria feneftra cæli, quia per ipfam Deus verum fudit fæculis lumen. Facta eft Maria fcala cœleftis, quia per ipfam Deus defcendit ad terras, ut per ipfam homines afcendere mereantur ad cælos. Ipfis enim licebit afcendere illuc, qui crediderint ad terras per virginem Mariam, defcendiffe. De nativ. Chrift. Serm. 3 ant. edit.

(6) Maria aquæductus, per plenitudinem fontis ipfius de corde Patris excipiens, nobis edidit illum. Serm. in Nat. B. V. Maria, n. 4.

(c) Eva hominibus caufam mortis attulit, per eam quippe mors intravit in mundum: Maria verò vitæ caufam præbuit, per quam vita nobis nata eft; atque ideo Filius Dei in mundum advenit; & ubi abundavit delictum, fuperabundavit gratia; & unde mors accidit, vita illuc acceffit,

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