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François Marie Wront de

DE

VOLTAIRE,

AVEC

DES REMARQUES ET DES NOTES HISTORIQUES, SCIENTIFIQUES ET LITTÉRAIRES.

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P. POURRAT FRÈRES, ÉDITEURS,

RUE DES PETITS-AUGUSTINS, 5.,

1839.

9.5.4

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LETTRE PREMIÈRE.

A M. VERNES.

Le 1er septembre 1767.

Voici, monsieur, les paroles de Sanchoniathon : . Ces choses sont écrites dans la Cosmogonie de Thaut, dans ses Mémoires, et tirées des conjectures et des ⚫ instructions qu'il nous a laissées. C'est lui qui nomma les vents du septentrion et du midi, etc... Ces premiers hommes consacrèrent les plantes que la terre avait produites : ils les jugèrent divines, et vénérèrent ce qui soutenait leur vie, celle de leur postérité et de leurs ancêtres, etc. »

Au reste, mon cher monsieur, il se pourrait très bien que Sanchoniathon eût dit une sottise, ainsi que des gens venus après lui en ont dit d'énormes.

L'affaire des Sirven n'a pu être encore rapportée, parce que M. d'Ormesson a été malade; du moins on donne cette excuse: mais il se pourrait bien que le crédit des ennemis en fût la véritable raison. La malheureuse aventure de Sainte-Foi sur les frontières du Périgord, vingt-quatre pauvres diables de huguenots décrétés, le fatal édit de 1724 renouvelé dans le Languedoc, et enfin le malheur de Sirven qui n'a point de jolie fille pour intéresser les Parisiens: tout cela pourrait nuire à la cause de cet infortuné.

Je vous envoie, mon cher philosophe huguenot, une petite Philippique que j'ai été obligé de faire. L'ami La Beaumelle s'en est mal trouvé. Le commandant de la province l'a un peu menacé, de la part du roi, du

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cachot qu'il mérite. Je suis très tolérant, mais je ne le suis pas pour les calomniateurs. Il faut d'une main soutenir l'innocence, et de l'autre écraser le crime.

Je vous embrasse en Jéhovah, en Knef, en Zeus; point du tout en Athanase, très peu en Jérôme et en Augustin.

II.

A M. LE COMTE D'ARGENTAL.

2 septembre.

Nous nous apprêtons à célébrer la convalescence : il y aura comédie nouvelle, soupé de quatre-vingts couverts. C'est bien pis que chez M. de Pompignan; et puis nous aurons bal et fusées.

J'envoyai par le dernier ordinaire un Ingénu, par M. le duc de Praslin, pour amuser la convalescente: et vous aurez, mes anges, pour votre hiver, les tragédies de MM. de Chabanon et de La Harpe; cela n'est pas trop mal pour des habitans du mont Jura; mais en vérité, vous autres Welches, vous êtes des habitans de Montmartre. Je vous assure que les Guillaume Tell et les Illinois sont aux Danchet et aux Pellegrin ce que les Pellegrin et les Danchet sont à Racine. Je ne crois pas qu'il y ait une ville de province dans laquelle on pût achever la représentation de ces parades qui ont été applaudies à Paris. Cela met en colère les ames bien nées : cette barbarie avancera ma mort. Le fond des Welches sera toujours sot et grossier. Le petit nombre des prédestinés qui ont du goût n'influe point sur la multitude la décadence est arrivée à son dernier période.

Vivez donc, mes anges, pour vous opposer à ce torrert de bêtises de tant d'espèces qui inonde la nation,

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